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VIRGINIE BEAUPÉRIN – GRUIK

On rencontre aujourd’hui Virginie, petit bout de femme énergique, amusée, au milieu d’un sol lunaire, jonché de cratères, car creusé par ses… cochons ! Pour son retour à la terre, c’est l’élevage qu’elle a choisi, attirée par cet animal fouisseur et la bonne chère qu’il nous offre.

« Le cochon me plait : les porcelets sont joueurs, rigolos, aiment les gratouilles, il y a une vraie relation ! ». Bien sûr détachement oblige lorsqu’on passe à l’étape de l’engraissement puis à celle de l’abattoir. Un choix porté sur une race en voie d’extinction : le Porc blanc de l’ouest qu’il lui importe de faire persister. Abandonnée dans les années 60 au profit des races anglo-saxonnes plus rentables, la race Blanc de l’ouest présente des intérêts non négligeables affirme Virginie « C’est un cochon rustique, adapté au plein air, à la consommation de fourrages. Un plus écologique mais aussi gustatif puisque l’herbe est riche en oméga 3. Et question viande, c’est la seule race à présenter un profil d’acides gras insaturés (le bon gras) aussi intéressant. De quoi contredire les a priori négatifs liés à la consommation de cette viande ! »
Installée sur 16 hectares en 2016, elle y élève 5 truies et un verrat, Pumpkin, pas moins de 200 kg ! Deux espaces distincts résument le métier : le parc à reproduction où logent les mères et leurs petits, allaités pendant 6 à 8 semaines et le parc d’engraissement où Virginie élève cochettes et cochons pendant 10 mois. L’accès aux pâturages est libre et les rations sont concoctées méticuleusement avec les cultures sur la ferme (féveroles, triticale, seigle, avoine, lupin et sarrasin) qu’elle assure seule. Il lui manque 5 ha pour assurer une autonomie complète mais les voisins ne sont pas toujours enclins à céder des terres « C’est la course aux subventions de la PAC ! Evidemment, moi c’est pour nourrir mes cochons ! On n’a pas la même vision de l’agriculture ! ».
Virginie s’installe en bio, une évidence qui découle de sa sensibilité : elle acquiert son diplôme d’ingénieur agronome avec un mémoire sur la filière blé panifiable en bio, puis s’installe en Maine-et-Loire comme animatrice pendant 6 ans au Gabb Anjou. Et quant à la certification bio, Virginie est claire « La confiance du consommateur ne suffit pas, même si on a un lien proche avec ses clients et qu’on est persuadé de bien faire. La certification Bio est une garantie extérieure qui valide notre travail. Pour moi, c’était incontournable ».

Source :  Caba Quoi de Neuf n°22_oct-nov-déc 2018

 

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