Producteur

LAURENT GAUTIN – ESSENCIAGUA

L’essence même d’Essenciagua : qualité, traçabilité et régionalité.

C’est par un remerciement que Laurent Gautun entame sa conférence, mercredi 23 novembre 2017. « C’est grâce au soutien solide de la CABA, à vous qui avez cru en moi, à vos conseils et accompagnements auprès de vos clients au fil du temps que j’ai réussi cette entreprise et je peux continuer à la développer» et nous de lui répondre que c’est bien là le rôle de la CABA : travailler aux côtés des producteurs et permettre la pérennité d’une filière de production bio.

Essenciagua ce sont aujourd’hui six salariés mais aussi quantité d’agriculteurs et cueilleurs bio dans le bassin de la Lozère auprès desquels Essenciagua s’approvisionne en plantes. « Une filière qui a du sens puisqu’elle remet de l’activité sur nos territoires montagneux, tout en exploitant raisonnablement les plantes sauvages. » Avec Laurent Gautun, on est loin des industriels ou commerçants opportunistes qui surfent sur l’engouement actuel pour les huiles essentielles, loin de la surexploitation du romarin en Espagne par exemple. « Redonner de la valeur aux ressources naturelles », seule manière de les protéger, c’est toute sa philosophie, issue de ses maîtres écologues François Couplan et Jean-Marie Pelt ou Francis Hallé. Pour cela, il privilégie les plantes régionales car « faire voyager des plantes de très loin n’aurait aucun sens, celles qu’on distille sont de nos régions », ce qui confère à ses produits une traçabilité. Pas étonnant qu’il se soit installé au beau milieu des pins sur les Causses Lozériens ! Mais on l’a bien compris, son propos est aussi politique, « ces plantes qui sont autour de nous doivent être rendues toujours plus accessibles et donc non réservées au giron exclusif des pharmaciens pour autant que tout le monde soit mieux formé », sinon, nous risquons de voir ces plantes disparaître de la circulation ou pour le moins un peu plus de la connaissance populaire.

Enfin, l’axe « essentiel » d’Essenciagua, est la qualité. Etre artisan-distillateur relève d’un véritable savoir-faire. Et Laurent est un artisan : « La qualité ne se contrôle pas, elle se fabrique ! » Le mode de distillation est très important. La qualité commence par le choix de plantes de première qualité à l’arrivée à la distillerie. Et seule une plante cultivée en mode biologique ou cueillie sur des sites sauvages certifiés permet d’obtenir une huile de très haute qualité médicinale, sans résidus de pesticides. Puis le chargement se fait manuellement dans des alambics préchauffés : l’opération de tassage, réalisée « aux pieds » permettra ensuite une traversée lente de la vapeur à travers la totalité de la charge végétale compactée. Seul le chargement d’une quantité raisonnable de plantes et donc le choix d’un alambic de taille artisanale permet le bon contact mécanique entre la plante et la vapeur d’eau. « Le procédé très simple sur le principe se prête mal à l’industrialisation. Pourtant, elle a souvent cours, même sur des productions labellisées biologiques ». C’est un travail de patience que celui de l’artisan qui mène au bout sa distillation.  « Car 80 % de l’extrait de la molécule se fait lors des premiers 20% de la distillation. On pourrait être tentés de s’arrêter là ! » Laurent Gautun est opiniâtre et s’il faut 7 heures pour distiller son Angélique, il ne rognera rien pour obtenir une qualité optimale. Et d’affirmer que « les huiles essentielles sont mieux tolérées à l’usage et plus efficaces lorsque la distillation est complète et lente. » 

Dans une ambiance « brumisée » par ses hydrolats aux effluves exquises, il nous convainc d’être plus à l’écoute de nos sens et du plaisir que procurent nos plantes environnantes, d’oublier ces mélanges « accrocheurs » soit-disant polyvalents et de faire plutôt le choix de la bonne plante, la plus adaptée à son besoin, à chaque moment.

Ses coups de cœurs :

L’huile essentielle de Laurier noble, plante de l’hiver par excellence,  un parti pris local plutôt qu’exotique (Ravintsara/ Tea tree très proches) et l’huile essentielle de Lavande fine, indispensable !

Ses hydrolats : eaux florales distillées selon une règle traditionnelle de 1litre par kilo de plantes afin d’optimiser la concentration en principes actifs.

Ils sont purs, microfiltrés, non pasteurisés, stabilisés naturellement par les huiles essentielles qu’ils contiennent. Ils offrent une approche d’aromathérapie accessible aux jeunes enfants et aux personnes sensibles. Et sous des usages divers y compris culinaires pour allier bienfaits et plaisir !

Source : Caba Quoi de Neuf n°15_janv-fév 2017

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